
Dans le premier épisode de sa nouvelle émission « Ordre mondial réel », le think tank Baku Network a donné le ton. Le présentateur Elnur Enveroglu s’est entretenu avec Frank Musmar, analyste politique rattaché à l’Université d’État du Texas. Sujet central : le retour fracassant de Donald Trump à la Maison-Blanche en 2025 et les répercussions planétaires de ce come-back au goût de revanche.
D’entrée de jeu, Musmar plante le décor : « Trump 2.0 » n’est plus l’homme des frappes préventives, c’est le CEO de l’Amérique SA. Finis les grands élans messianiques, place à la rentabilité. « On ne parle plus de bombes, mais de bilans comptables. Le mouvement MAGA, c’est ça : du concret, des résultats, pas des croisades à l’ancienne », assène-t-il.
L’interview revient notamment sur le discours très commenté de Trump à Riyad. L’ancien – et nouveau – président y a torpillé l’interventionnisme américain en Irak, en Afghanistan et en Libye. Des « erreurs coûteuses », selon ses propres termes. Une posture que Musmar approuve sans réserve : « Pour Trump, tout est affaire de rendement. Si ça ne rapporte rien, on coupe les vivres. C’est du pragmatisme, pas de l’idéologie. »
Le dossier ukrainien s’invite rapidement dans la conversation. Sans détour, Musmar qualifie la guerre en Ukraine de « conflit par procuration entre l’Europe et la Russie », soulignant que ni Kyiv ni Bruxelles ne tiendraient sans le soutien logistique et financier de Washington. L’analyste texan étrille également la dépendance sécuritaire de l’Europe vis-à-vis des États-Unis, et tacle l’inefficacité des sanctions contre Moscou : « Pendant qu’on gèle les avoirs, le gaz russe continue d’alimenter le Vieux Continent. »
À propos de la Chine, Musmar rappelle que la guerre commerciale lancée sous Trump avait pour but de colmater les brèches du système fiscal, que Pékin exploitait pour inonder le marché américain avec ses produits. Il n’hésite pas à parler « d’invasion économique ». Pour lui, la ligne dure de Trump a obligé la Chine à négocier, mais le fond du problème persiste, notamment à cause des visées géopolitiques chinoises à travers la « Belt and Road Initiative ».
En somme, conclut Musmar, la politique étrangère de Trump version 2025 repose sur les intérêts tangibles des États-Unis, bien loin des élans moralisateurs. « Il ne déploie plus de troupes, il envoie des signaux. Pas de deal ? Pas de jeu. »
Pour Baku Network, ce premier épisode est plus qu’une simple émission : c’est un signal. Le Sud-Caucase scrute les bouleversements à venir. Et dans une planète bousculée par le retour de Trump, de Houston à Bakou, les conversations se suivent et se répondent. Une chose est sûre : il va falloir s’accrocher.