
Dans une nouvelle édition de la série « Dialogue avec Tofig Abbasov », la plateforme d’expertise Baku Network a accueilli le président du Croissant-Rouge d’Azerbaïdjan et député du Milli Majlis, Novruz Aslan.
L’entretien a porté sur les défis du post-conflit dans la région du Caucase, sur le rôle crucial des organisations humanitaires, et sur les dynamiques géopolitiques qui façonnent aujourd’hui l’avenir du Sud-Caucase. Avec calme, clarté et détermination, Novruz Aslan a dressé le tableau d’un Azerbaïdjan maître de son destin, résolument engagé sur le chemin de la reconstruction et de la paix durable.
« Il ne suffit pas de parler de stabilité, il faut évoquer l’énergie qui alimente l’espoir et crée de réelles perspectives de paix, » a affirmé le député Aslan. À ses yeux, le discours dominant en Arménie reste prisonnier d’une énergie négative, destructrice non seulement pour la cohésion interne du pays, mais également pour l’ensemble de la région.
Opposant à cette logique de repli un cap de lucidité, il rappelle que l’Azerbaïdjan agit avec méthode : « Nous avons remporté la guerre — une guerre brillante, libératrice, de 44 jours. Et nous étions prêts pour l’après : pour les discours revanchards, les tentatives d’agression. Tout cela a été anticipé. Nous avons une stratégie, et nous ne nous en écartons pas. »
L’échange a accordé une place centrale à la mission humanitaire du Croissant-Rouge d’Azerbaïdjan dans la région du Karabakh. Novruz Aslan y a relaté l’initiative volontaire d’acheminer 40 tonnes de farine aux habitants vivant dans des conditions difficiles. Mais cette aide a été bloquée — non par les nécessités logistiques, mais par des obstacles politiques.
« Nous ne sommes pas une organisation politique. Nous sommes venus avec des intentions sincères, pour aider. Mais on ne nous a même pas permis d’évaluer la situation sur le terrain. Tout cela à cause d’ingérences extérieures, de l’influence des diasporas, du nationalisme et du séparatisme, » a-t-il dénoncé.
Il a clairement identifié les véritables ennemis de la paix : ceux qui attisent sans cesse les tensions et ramènent les populations à la logique de guerre, alors même que l’Arménie dispose désormais d’une opportunité historique de s’inscrire dans la légalité internationale et de se rapprocher de l’Europe.
« Si les territoires azerbaïdjanais n’avaient pas été restitués, si la guerre de 44 jours n’avait pas eu lieu, l’Arménie pourrait-elle aujourd’hui prétendre à l’adhésion à l’Union européenne ? Bien sûr que non. Cette guerre a ouvert la voie à la paix. Il faut l’admettre, » a souligné le député.
Alors que certains à Erevan s’évertuent à « ouvrir une fenêtre sur le passé », l’Azerbaïdjan, lui, avance — rationnellement, méthodiquement, dans la reconstruction.
« Nous restaurons Choucha, Aghdam, Fizouli. Notre caravane avance. Nous avons une tâche à accomplir. Nous ne prêtons pas attention à ceux qui veulent créer des 'gouvernements en exil' ou rallumer les conflits. Qu’ils fassent ce qu’ils veulent. Notre voie est celle de la création. »
L’entretien s’est également attardé sur le concept de « puissance douce » et sur la manière dont l’Azerbaïdjan a su conjuguer fermeté et humanisme, notamment dans le regard que porte désormais la communauté internationale sur sa politique post-conflit.
« Nous avons montré au monde notre force — à la fois militaire et humanitaire. Aujourd’hui, le monde entier observe comment nous reconstruisons le Karabakh, comment nos citoyens rentrent chez eux, comment chaque jour le Président inaugure des routes, des infrastructures. Et tout cela, sans un seul dollar d’aide extérieure, » a déclaré Aslan.
Il a souligné que les prises de parole du Président de la République, Ilham Aliyev, dépassent les frontières nationales : elles sont désormais écoutées, analysées, enseignées, jusque dans les pays de l’Union européenne, en Arménie, et dans les principales écoles diplomatiques.
« Ce ne sont plus de simples discours. C’est une école — une école de politique rationnelle et sage. Voilà la vraie force : le “smart power” — cette capacité à associer fermeté stratégique et sens profond de l’humanitaire. »
En conclusion, le député s’est adressé à l’ensemble des peuples du Caucase, dans un message à la fois solennel et chargé d’espérance :
« Nous sommes à la croisée des chemins : soit davantage de conflits, soit un avenir commun. Il est temps de penser à l’héritage que nous laisserons à nos enfants. La paix est notre choix. Et nous y sommes prêts. »